Les sages-femmes : pivots de la santé gynécologique – réaction à la loi RIST

Nous, soignant·es de l’association Pour une Médecine Engagée Unie et Féministe, nous réjouissons de l’adoption de plusieurs amendements apportés à la proposition de loi visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification, dite « loi Rist », le 25 novembre 2020 à la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale.
 
Les amendements qui ont été adoptés ont pour objet de :
    – permettre aux sages-femmes de prescrire des arrêts de travail sans plafond de durée, en respectant leurs compétences concernant l’incapacité de travail ;
    – permettre aux sages-femmes de prescrire aux partenaires de leurs patient·es les dépistages des infections sexuellement transmissibles (IST) ;
    – permettre aux sages-femmes la réalisation d’IVG par voie instrumentale jusqu’à la dixième semaine de grossesse.
    
Nous estimons que l’ouverture de ces nouveaux droits aux sages-femmes est dans l’intérêt de la santé de leurs patient·es et constituent une avancée en matière des droits des femmes.
 
Nous rappelons que les sages-femmes étaient les seules professions médicales à se voir imposer un plafond de durée de prescription pour les arrêts de travail. Ce plafond n’existe pas, par exemple, pour les chirurgien·nes-dentistes. Le nombre d’années d’études n’est pas le seul reflet des compétences d’une profession. Nous devons nous faire confiance entre professionnel·les de santé pour le suivi de nos patient·es, dans leur intérêt et communiquer entre nous autant que possible.
Nous sommes satisfait·es de voir que les sages-femmes pourront désormais prescrire les dépistages des IST aux partenaires de leurs patient·es. Actuellement, les parcours de soins sont alourdis par la nécessité d’une deuxième consultation médicale pour avoir une ordonnance adaptée. Cette mesure constitue, en outre, une avancée dans la lutte contre la diffusion des IST dans la population.
Nous apportons et renouvelons notre soutien aux projets de loi actuellement discutés, d’une part la loi Rist et d’autre part, la loi visant à renforcer le droit à l’avortement, portée par la députée Albane Gaillot, qui ont entre autres pour objet de permettre aux sages-femmes la réalisation d’IVG par voie instrumentale jusqu’à la dixième semaine de grossesse. Cela aura pour effet d’améliorer l’accès à l’IVG sur le territoire, sachant les difficultés actuelles, et sera extrêmement bénéfique pour toutes les personnes souhaitant avoir accès à une IVG. Cet accès serait d’autant plus facilité par une pratique de l’IVG instrumentale par les sages-femmes sans restriction de terme par rapport aux autres praticien·es (l’IVG est actuellement possible jusqu’à douze semaines de grossesse en France).  Les expériences lors d’études dans d’autres pays ont largement démontré la possibilité d’élargir la pratique de l’IVG instrumentale à d’autres professions que les médecins. Nous faisons confiance à tous les centres d’orthogénie pour former les professionnel·les afin que les gestes se passent dans le respect et la sécurité des personnes.
 
 
En tant qu’association féministe nous considérons que les sages-femmes sont un pivot essentiel de la qualité des soins des femmes et que l’élargissement de leurs compétences ne pourra qu’améliorer les suivis gynécologiques.
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